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    COMPRENDRE L’UTOPIE : QUELLE(S) UTOPIE(S) ?

    Georges Bertin
    (sous la direction de)

    M@gm@ vol.10 n.3 Septembre-Décembre 2012

    • Editorial

      Georges Bertin - Orazio Maria Valastro

      Au-delà des utopies culturelles, politiques et sociales projetées depuis l’Antiquité classique dans nos imaginaires sociaux via les Arts et Lettres ou les discours politiques annonçant des sociétés idéales jamais réalisée, il existe aussi ce que l’on nomme aujourd’hui des « utopies concrètes », même si l’’expression sonne, pour certains, comme un oxymore. D’un côté, donc, un mouvement créant dans un espace du nulle part et partant de l’imaginaire vers l’action, car quand comme l’a écrit Paul Ricoeur, « l’homme n’advient qu’au travers de ces pratiques » et lorsque l’imagination devient « instituante », constitutive de la réalité sociale, le développement de perspective nouvelles constituent la base même de l’Utopie. Mais ces Utopies restent dans le domaine d’une Universalité largement convenue. Les Utopies organiseraient donc, sans en clôturer le sens, une rencontre de l’Imaginaire et du Réel articulant et rendant possible deux univers que tout semblait différencier, si ce n’est opposer.

    • DE L'UTOPIE

      Benoît Quinquis

      La frontière entre ce que la modernité distinguera sous les dénominations d’utopie pratique et d’utopie théorique n’étant pas étanche dans La République de Platon, il peut être tentant de comparer ce dialogue aux Lois afin de voir quelles propositions relèvent du pratique ou du théorique, mais c’est mal poser la question : en effet, le dialogue étant premièrement théorique d’un point de vue politique, il est plus intéressant de le prendre comme tel et de rechercher ensuite comment une cité existante peut prendre en compte cet idéal régulateur que la philosophie lui propose. Il faut aussi tenir compte du fait que la dimension pratique du dialogue s’exerce surtout à l’égard de l’âme humaine et qu’il est tout aussi intéressant de déterminer dans quelle mesure le propos de La République recoupe l’enseignement éthique dispensé à l’Académie, dont le Phédon offre un aperçu saisissant : si l’on peut parler d’utopie avant l’heure concernant La République, c’est moins au nom de cette interpénétration du théorique et du pratique, qui est également le fait de bon nombres d’utopies modernes, qu’au nom de cette interpénétration du politique et de l’éthique que la modernité a souvent tendance à oublier ; Platon n’invite nullement à faire violence à la cité pour la rendre parfaite malgré elle, comme ont pu le faire les totalitarismes modernes, mais plutôt à se faire violence à soi-même pour devenir sage et juste : ce précurseur de l’utopie qu’était Platon n’avait pas pour but ultime le meilleur des mondes mais d’abord le meilleur des hommes.

    • Virginie Alnet

      Qu’est-ce qu’une utopie ? Une telle question, de par la pluralité des définitions du concept qui existe et les controverses qu’elle provoque, amène à de vastes considérations. Il ne s’agira pas ici de chercher à énoncer les définitions de manière exhaustive, mais d'essayer de construire un cadre conceptuel qui pourrait donner lieu à l'usage pratique de ce concept, potentiellement capable de devenir un instrument sociologique utile.

    • Hervé Ondoua

      Le postmodernisme se donne explicitement comme une philosophie de la mondialisation. En occident, Jacques Derrida, par sa déconstruction, est l’un des penseurs qui anime le débat postmoderne en considérant que notre ère manque la fin de rationalité, du progrès et de la recherche d’un sens. La déconstruction se définit comme l’ensemble des techniques et stratégies  utilisées par Derrida  pour démonter, fissurer et déplacer toute  logique universelle. Par le mécanisme de la différance, l’homme  sort de tout cadre originaire (grands  ensembles, méta récits), seul demeure la trace. L’homme pris dans la trace  marque son refus de solidarité avec tout centre, tout principe, toute origine, etc. Cette idée est radicalisée par le légiste, personnage emblématique dans l’Utopie de Thomas More.  En effet, le légiste fait l’éloge de la justice sévère anglaise. Partant de la théorie socio-biologiste selon laquelle les comportements sociaux sont génétiques, le légiste dans l’Utopie de More soutient qu’il faut une justice sévère, inflexible, rigide pour nettoyer la cité de ces maux. Dans ce sens, il faut condamner autant d’individus à la potence, car les maux sociaux sont naturels et innées.  C’est contre cette approche néolibérale que s’insurge Thomas More. Tout comme les mouvements de gauches, l’Utopie de More explique les maux sociaux par les injustices sociales, la démission de la société, et surtout le manque de l’éducation. Du coup, avec l’Utopie, il s’agit de relativiser le monde dans lequel nous vivons : un autre monde est possible que celui dans lequel nous vivons. Partant delà, l’utopie notamment celle de Francis Bacon ou Thomas More, n’est-elle pas un genre littéraire altermondialiste ? Si la logique néolibérale impose son diktat et pose le principe selon lequel il n’y a pas d’alternative autre que ce que nous offre le capitalisme, ne faut-il pas voir dans l’Utopie, un genre littéraire qui voudrait rétablir l’égalité entre les hommes ?

    • Zsuzsa Simonffy

      C’est sur la question de l’articulation entre l’utopie et l’engagement, dans un même cadre conceptuel, que nous nous proposons de nous arrêter ici. Grande est la fortune de ces termes. La philosophie, les sciences sociales ou encore l’histoire littéraire ont ouvert de vastes champs de recherches que la réflexion contemporaine ne cesse d’enrichir. Recourir à ces champs de la philosophie, des sciences sociales et de l’histoire littéraire ne serait-il pas alors suffisant à nous fournir un cadre conceptuel tout solide ? Notre réponse est négative dans la mesure où si l’utopie et l’engagement ont été largement abordés au sein de ces disciplines, ils ont été aussi abordés séparément sans constituer pour autant un couple de termes. La littérature abondante ne témoignant pas de la parenté étroite entre ces deux termes, nous partirons à la découverte de leur conjonction possible dans un corpus relativement restreint. Nous proposerons de suivre un parcours au terme duquel leur conjonction ne nous paraîtra pas comme accidentelle mais comme consubstantielle. Dans ce parcours, nous nous appuierons fondamentalement sur des écrits de Chamberland (1983a ; 1983b) pour émettre l’hypothèse selon laquelle c’est précisément cette relation consubstantielle qui servira de bases, à l’issue de la Révolution Tranquille à la mise en conscience de la condition québécoise.

    • UTOPIES CONCRÈTES

      Chloé Maurel

      La communauté « Auroville », vaste cité internationale inaugurée le 28 février 1968 en Inde sur la baie du Bengale, à 10 kilomètres de Pondichéry, est une entreprise utopique et libertaire qui vise à réal iser « l’unité humaine » et une cohabitation harmonieuse et épanouie entre les hommes. Elle est fondée sur l’enseignement de Sri Aurobindo, penseur indien mort en 1950. Si au fi l du temps cette communauté n’a pas obtenu le succès espéré en termes de croissance de population, puisqu’elle compte actuellement 1 700 Aurovilliens, alors qu’elle avait été prévue pour en accueillir 50 000, on constate toutefois une implantation durable de cette entreprise sur le sol indien depuis près de quarante ans maintenant. De nouvelles générations arrivent, de nombreux Indiens locaux candidatent pour être intégrés à la communauté, Auroville est devenu un lieu très connu et touristique en Inde, et est reconnu officiellement par le gouvernement indien comme par l’Unesco. Mais qu’est au fond Auroville ? Groupement ésotérique aux allures de secte pour certains, entreprise néo-colonaliste pour d’autres (en effet i l y a un fort décalage de niveau de vie sur place entre les Occidentaux et les Indiens locaux), vestiges de l’utopie soixante-huitarde ou bien encore entreprise pionnière et espoir de paix et de fraternité internationale pour l’avenir ? Auroville apparaît ainsi sous de multiples facettes qui correspondent aux différentes façons, souvent radicalement opposées, dont elle est perçue. Il convient donc de se pencher avec plus d’attention sur cette entreprise originale pour essayer d’apporter un jugement objectif à son sujet. A cet effet il s’agira tout d’abord de rappeler l’histoire d’Auroville et de ses maîtres à penser, puis de présenter l’organisation de la cité et son évolution, en mettant l’accent sur le caractère novateur des activités qui y sont développées, pour ensuite examiner quelques points cruciaux qui ont souvent fait débat, comme les relations entre Auroville et les villages alentours, ainsi que le recrutement, c’est-à-dire comprendre de quelle manière on devient Aurovillien. Il sera ensuite possible, après avoir fait le tour des divers jugements portés sur Auroville, d’apporter une conclusion.

    • Augusto Debernardi

      I fiori del mandorlo sono i primi fiori che sbocciano quando l’inverno non è ancora del tutto finito e ne segnano la fine. Sono anche un simbolo di giovinezza, di rinascita. La mitologia fa risalire la nascita del mandorlo al’evirazione cruenta di Agdistis, essere bisessuale nato dalla fecondazione della terra dal seme di Zeus che non riesce a fecondare Cibele. Agdistis interpreta il ruolo della ferocia che spaventa perfino gli dei dell’Olimpo, dunque la sua evirazione pare annunciata. Ma c’è anche un’altra narrazione, più romantica, dovuta alla compassione che la dea Atena provò per Fillide che temendo di essere stata abbandonata dal proprio promesso sposo, Demofonte (o Acamante) figlio di Teseo, oppure che esso fosse morto, si tolse la vita. La pietà della dea fece sì che Fillide fosse trasformata nel mandorlo. Demofonte quando tornò in Tracia e seppe della morte della sua promessa pianse tanto abbracciando il mandorlo ed Atena, allora, trasformò quelle lacrime in fiori anche se il mandorlo era ancora privo di foglie. La fioritura si ripropone così all’inizio di ogni primavera, di un nuovo ciclo. Non ci sono ancora le foglie, ma già ci sono i fiori….

    • Isotta Mac Fadden

      Il caso del comune sivigliano di Marinaleda - che qui descriveremo brevemente - è un esempio atipico di risposta alle contraddizioni sistemiche e individuali all’interno del contesto europeo, in cui il superamento della drammatica situazione del post-franchismo spagnolo è avvenuta sulla base della fede in un sogno, un’Utopia socialmente costruita e collettivamente condivisa. L’esempio di questo piccolo comune dimostra, inoltre, come attraverso processi di rielaborazione collettiva positiva degli elementi socio-identitari territoriali, sia possibile la costruzione di luoghi in cui il territorio con le proprie specificità, diviene una risorsa per superare la crisi attuale. All’ingresso dell’Humoso - ex feudo, attuale cooperativa, simbolo degli anni di lotta e sacrifici che hanno segnato la storia della comunità di Marinaleda – troviamo da un lato la frase “Terra Utopia” e dall’altro “Este cortijo es para los joranaleros en paro de Marinaleda” (“Questo feudo è per i braccianti disoccupati di Marinaleda”). Da un lato un sogno, un’Utopia, dall’altro un obiettivo: sullo sfondo la realizzazione di entrambi. A muovere le scelte di politica collettiva del comune andaluso sembra essere il tentativo di realizzare una democrazia reale: da un punto di vista politico attraverso un sistema di bilancio partecipativo ed assembleare, dal punto di vista economico attraverso il cooperativismo e da un punto di vista sociale tramite la garanzia di diritti come la casa e la piena occupazione.

    • Katia Machado

      Depuis la fin des années 70, le célèbre photographe brésilien Sebastião Salgado produit des portraits en noir et blanc des personnes touchées par la souffrance sociale. Notamment des populations des pays du Tiers-Monde. Bien qu’il ne s’agisse pas de photographie d’art, ses images priment par la qualité de leur composition esthétique. Les partisans du réalisme social en photographie lui adressent des critiques virulentes affirmant que « esthétiser » ce type de réalité sociale la « dépolitise ». On verra dans cet article que néanmoins c’est justement l’ « esthétisation » qui permet à son énonciation photographique de transcender le monde réel mettant en évidence la possibilité d’autres mondes possibles. « L’utopie est un exercice de l’imagination pour penser un "autrement qu’être" du social. ». De manière transversale, nous parlerons également du caractère utopique du projet social au Brésil "Olhares do Morro" qui entreprend de donner aux habitants des favelas de Rio la possibilité de produire une iconographie propre pour ainsi s’approprier de la construction de leur  « identité sociale ». L’ambition de cette initiative collective est d’utiliser la photographie comme instrument de transformation  sociale. Habitués à être « objet » de représentation du regard stigmatisant, les habitants des favelas défient les détenteurs de la culture dominante, qui leur refusent toute forme de reconnaissance sociale, produisant des images de leur citoyenneté. Il ne s’agit pas de nier le caractère déplorable de la misère qui les entoure mais de faire voir que malgré la précarité des moyens de vie c’est un milieu où il se déploie beaucoup d’ingéniosité, de créativité, de sociabilité. « L’utopie, en ce sens, est l’expression de toutes potentialités d’un groupe qui se trouvent refoulées par l’ordre existant.

    • Marco Pasini

      L’articolo cerca di mettere in luce un progetto che rientra tra le numerose iniziative ed esperienze utopiche/utopiste che indicano un’altra via possibile dell’essere insieme: utopie comunitarie, sessuali, urbanistiche, ecologiche, monetarie, eco villaggi, utopie urbane, gruppi virtuali, ecc. Insomma, l’utopia, le utopie antiche e attuali ed il loro impiego/attualizzazione nel sociale, nell'economia e nella politica. Mettere in luce, cioè, quelle numerose iniziative ed esperienze utopiche o utopiste che indicano un'altra via possibile dell’essere insieme. L’Utopia, produzione “principe” dell’immaginario, occupa di fatto il centro della scena sociale se consideriamo il gran numero di movimenti che in tutto il mondo si rifanno ad essa e tentano di pensare un mondo più responsabile. In questa sede si intende presentare la descrizione di una ricerca valutativa su un’idea portata avanti praticamente ma da pochi solo immaginata e da molti addetti ai lavori considerata “utopica”. Un percorso all’interno di una sfera sociale principale, essenziale e quotidiana: la salute. La riorganizzazione dei servizi costituisce una delle sfide che il Ministero della Salute e le Regioni fronteggeranno nei prossimi anni. Questa ottica impone la costruzione di una nuova struttura polivalente di assistenza sanitaria territoriale: la Casa della Salute. L’ipotesi di realizzazione di questo modello ha ricevuto impulso dagli Accordi sulle cure primarie con il coinvolgimento dei Medici di medicina generale nel governo della domanda e dei percorsi sanitari definiti dalla legge finanziaria del 2007 con cui il Ministro Livia Turco fece approvare uno stanziamento di 10 milioni di euro per avviarne la sperimentazione. La Regione Toscana, la prima a sperimentare tale ipotesi organizzativa, ha commissionato alla Fondazione Labos una ricerca di tipo esplorativo e valutativo per verificare sul campo lo stato di attuazione dei progetti di Casa della Salute.

    • Orazio Maria Valastro

      J'ai rencontré Antonio Presti, président de la Fondation Fiumara d'Arte, pendant l'été 2011 à l'Art Hotel - Atelier sur mer, situé à Castel di Tusa dans la province de Messina. Notre entretien s'est déroulé devant la mer de la côte nord occidentale de la Sicile. Nous avons discuté des projets et des activités de la Fondation au service de l'utopie : donner corps à l'utopie moyennant l'art pour éduquer la communauté à la beauté, cette utopie qui prend corps depuis 1982 en Sicile, pour la transmettre comme futur à un réseaux d'utopistes et aux prochaines générations. Discours et pratiques de l'utopie relèvent ici d'un dénominateur commun recouvrant un élément thématique transversal, l'expérience émotionnelle du voyage comme purification par le rêve de l'art en terme de valeurs éthiques. L'éducation par l'esthétique dans la jouissance de l'œuvre d'art rétablit une pédagogie symbolique, éduquant par l'art à l'énergie universelle représentée par la dévotion à la beauté : inspiration à un faire utopique vivifiant un nouvel état social et culturel s'opposant au néant qui travaille cette société, consumériste et matérialiste, par l'accompagnement symbolique des rites de la lumière hélant l'accès au régions de la connaissance spirituelle. Quelles sont ainsi les caractéristiques du discours et de la praxis utopique faisant l'objet de notre réflexion autour des utopies contemporaines ? Ce n'est que par une analyse des marqueurs spécifiques de l'utopie, les trais communs dégagés par Lucien Sfez structurant la condition nécessaire de toute analyse portant sur les utopies, que allons saisir les discours et les activités de la Fondation Fiumara d'Arte.



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    M@gm@ ISSN 1721-9809
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