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  • L'esigenza d'attualità della mitanalisi
    A cura di Hervé Fischer - Ana Maria Peçanha - Orazio Maria Valastro

    M@gm@ vol.16 n.2 Maggio-Agosto 2018

    Atti del convegno In cerca di mitanalisi
    Convegno internazionale di studi sulla teoria mitanalitica
    23 Ottobre 2017 - Università Paris Descartes



    DAPHNÉ ET LE LAURIER: L’AUTRE CÔTÉ DE LA RIVIÈRE…

    Ana Maria Peçanha

    ana-pecanha@orange.fr
    Sociologue et muséologue, vit et travaille en France depuis 1998. Chercheuse associée au Laboratoire d’Éthique Médicale & de Médecine Légale, Université Paris Descartes. Au Brésil, doctorat en sciences de la communication à USP, en 2001. En France, doctorat en sociologie, Université Paris Descartes, Sorbonne, 2008. Et quelques études postdoctorales, sous la direction du professeur Michel Maffesoli, entre les années 2007 - 2012, et le professeur Christian Hervé en 2016. Responsable du Séminaire Franco Brésilien à partir de 2008, et du Gemode (2001-2008) au Ceaq. Chercheuse au sein du Groupe Ethos : Communication, Comportement et Stratégies Corporelles, Université Fédéral de Rio de Janeiro. Membre du Groupe d’études C. G. Jung, et membre de l’Association « Marie-Louise von Franz et Carl Gustav Jung ».


    Atelier esperienziale Immaginare per comprendere il mondo
    L’esperienza dell’erranza vissuta nella creatività autobiografica
    Disegno: Lorena Calabretta - Liceo Artistico Statale Emilio Greco
    Ateliers dell'immaginario autobiografico © OdV Le Stelle in Tasca

    Il faut un, temps, que, « Dans le cadre Éros et morphologies corporelles » [1], j’avais écrit ce texte « La mode sans corps » et il se voit bien comme une écriture de soi, où le vécu corporel peux être tracé à travers les chemins parcourus.

     

    Il y a des différents moyens de se déplacer, de voyager, quand nous allons et revenons. Quand on va et ne revient jamais, quand on ne part pas, parce que ce n’était pas le moment opportun.

     

    Peut-être parce que ce qui était perçu comme un mirage restait dans l’éther, dans ce qui aurait pu être un rêve, une vision, un sentiment éphémère. Une absence de ce qui aurait pu être vécu. Les aller et venir sans avoir jamais été. Une interrogation, faite de trop de certitudes, d’assertions sans contenu ; de mort de l’âme, du corps, et une absence de l’esprit. Un pressentiment.

     

    Les aller et venir sans avoir jamais été. Sans sens. Pas de paysage, pas de murs, pas de ruelles, et sans les destins tracés. Ces reflets, qui sans miroirs dessinent dans les âmes un croquis à effacer. Effacer la trace indélébile pour être en mesure d’oublier ce qui n’a pas été. Et puis, prenant du néant, de l’absence absolue d’un nouveau destin, dessiner un nouvel imaginaire et laisser le temps arriver…Ouvrir la fenêtre de l’âme et laisser entrer le soleil, parce que le temps et les voyages peuvent être l’antidote pour ce qui serait inapproprié à vivre.

     

    Je vous raconte l’histoire de Daphné[2]. Ovide relate cette légende et seul un Romain pouvait l’écrire. Jamais un poète grec n’aurait pensé à la coiffure d’une nymphe ni songé à la vêtir d’une robe élégante. Daphné était une jeune chasseresse indépendante et réfractaire au mariage et à l’amour ; si souvent présent dans les récits mythologiques. Elle fut, dit-on, le premier amour d’Apollon. Un jour, Apollon s’aperçu de la jeune Daphné, nymphe d’Artémis[3], déesse de la chasse, des forêts, que comme nymphe parcourrait les forêts, au bord de la rivière Pénée, son père le dieu fleuve ; il se chagrinait beaucoup de la voir éconduire l’un après l’autre tous les jeunes gens beaux et acceptables qui la recherchaient. Il la grondait gentiment : « N’aurai-je donc jamais un petit-fils ? » et elle le répondait : Père chéri, laissez-moi suivre l’exemple de Diane". Alors il cédait et elle retournait courir dans les forêts profondes, ravie de sa liberté.

     

    Apollon, se moquait du petit Éros, dieu de l’amour, en disant qu’avec son arche et flèche, il passait ses journées en blessant les mortels et les immortels, disant qui cela n’était que de la feinte. Alors, Éros avait dans sons carquois des flèches, qu’inspirait l’amour et qu’inspirait l’aversion. Pour se venger du dieu, il envoie à son cœur la flèche de l’amour et au même temps, à Daphné la flèche de l’antipathie.

     

    Mais un jour Apollon l’aperçut et pour elle tout s’acheva.

     

    Elle chassait ; sa robe coute lui venait aux genoux, ses bras étaient nus et ses cheveux en désordre. Sa beauté, malgré cela, restait enchanteresse et Apollon pensa : « Que serait-ce si elle était convenablement vêtue et si ses cheveux étaient coiffés ? ».

     

    A cette idée, le feu qui dévorait son cœur brûla vif encore et il s’élança à la poursuite de Daphné. Celle-ci fuyait ; elle excellait à la course et Apollon lui-même eut quelque peine à la rattraper, mais bien entendu il y parvint bientôt. Tout en courant, il lançait sa voix devant lui, suppliante, persuasive, rassurante : « Ne crains rien », criait-il. « Arrête, reconnais-moi. Je ne suis ni un rustre ni un berger, je suis le Seigneur de Delphes, le fils de Zeus, et je t’aime ».

     

    Mais Daphné fuyait toujours, plus effrayée que jamais. Si c’était bien Apollon que la poursuivait, son sort devenait désespéré, cependant elle était bien décidée à lutter jusqu’au dernier moment. Il n’était plus loin ; déjà elle sentait le souffle du dieu sur sa nuque, lorsque devant elle les arbres s’écartèrent et elle vit le fleuve de son père. Elle cria ; « Père, aide-moi, sauve-moi ! » A ces mots, une torpeur la prit, elle senti que ses pieds s’enracinaient dans ce sol qu’un instant plus tôt elle foulait si légèrement et avec tant de célérité. Une écorce l’enveloppait maintenant et des feuilles jaillissaient. Elle était transformée en arbre, en laurier.

     

    Avec consternation, Apollon suivait des yeux la métamorphose. « O la plus belle des jeunes filles, tu es perdue pour moi » gémit-il. « Mais du moins tu seras mon arbre. Le front de mes vainqueurs sera ceint de tes feuilles. Tu prendras part à tous mes triomphes. Apollon et son laurier seront unis partout où des chants s’élèveront, où des poèmes seront dits ».

     

    Bruissante et ondoyante, la tête du bel arbre aux feuilles luisantes parut acquiescer joyeusement.

     


    Ana Maria Peçanha con Christian Hervé
    In cerca di mitanalisi
    Convegno internazionale di studi sulla teoria mitanalitica
    23 Ottobre 2017 - Università Paris Descartes

    Il faut longtemps pour que chacun parvienne à accepter les différences individuelles, ses caractéristiques et ses impuissances. Le besoin spontané de compétition entre Apollon et Daphné n’était rien à côte du besoin de compétition avec elle-même. Il s’agissait d’une impatience d’atteindre le but, d’une profonde crispation sur le résultat qui rendait justement impossible d’y parvenir. Pour la nymphe la situation était de danger mortel ; son instinct de conservation l’a concentré automatiquement et instantanément toute son attention. Du côté d’Apollon, amoureux, aucun effort n’était nécessaire pour rassembler tout son attention sur Daphné. Pour elle, qu’avait donné une importance majeure à sa vie de chasseresse et à sa liberté, dans la pratique le temps ne paressait long que si l’on est fixé sur un objectif à atteindre.  Aucun effort n’était jamais perdu. En cas de danger mortel, son instinct de conservation la concentre automatiquement et instantanément son attention.  Apollon, lui, n’a montré aucun effort pour la suivre.

     

    Dans son organisme comme dans les plantes, tout naît, mûrit et meurt pour pouvoir naître à nouveau dans un cycle suivant.

     

    Il est un domaine où l’emprise du temps et de la durée ne semble pas agir de la même façon. C’est dans la manière d’être présent à chaque instant, dans la qualité de notre attention. Le passage de la distraction à l’attention est un passage abrupt, un changement d’état de conscience. Quand Daphné s’aperçue de son impuissance, elle a réveillé son attention par un mouvement intérieur qui n’a entraîné aucune tension,

     

    L’attention dont nous avons parlé jusqu’ici, résulte d’un rapport instinctif et involontaire entre nos besoins, nos désirs, et les circonstances extérieures. On ne peut pas dire qu’elle soit le résultat d’un choix. Simplement, elle se produit automatiquement quand les conditions intérieures et extérieures en sont réunies. …

     

    Par contre, l’attention dont nous voulons parler maintenant est d’un tout autre ordre. Elle est propre à l’être humain et même, à notre avis, la capacité la plus haute mais aussi      la moins développée dont nous disposons. Elle nos permet de donner volontairement notre attention à l’objet de notre choix en dehors de toute nécessité extérieur[4].

     

    Épicure, répété par Seneca, (Lit. ad Luc, II, XXVII, 9) : Sed numquam nimis dicitur, quod numquam satis discitur. Mais, nous ne pouvons jamais trop dire, ce que jamais suffisamment s’apprendre, ceci signifie que la mythologie n’a pas de fin. Ce qui nous ressemble complet aujourd’hui, on peut vérifier demain être lamentablement raté.

     

    Plutôt que l’habituelle attitude critique, une vraie intelligence sociale peut permettre de saisir dans cette sauvagerie l’expression d’une imagination créatrice à l’œuvre. À savoir, la prise en compte du sensible, de la faculté tactile, du rôle des odeurs et des humeurs dans l’architectonique sociétale.  C’est bien cela qui définit, selon les historiens de l’art (H. Wölfflin), le style baroque : l’haptique. C’est-à-dire cette capacité du « toucher » (haptos) comme élément de base de la connexion globale.  N’est-ce pas une autre manière de dire le symbolique : liaison des gens et des choses dans une correspondance holistique ?[5]

     

    En revanche, la plupart des récits que les Romains tissèrent autour de leurs dieux étaient empruntés à la Grèce ou inventés délibérément sur le modèle grec. Les Métamorphoses d’Ovide (43 av. J.-C. -17 apr. J. –C), contes poétiques, traduisent brillamment les mythes grecs sous leur aspect romain : on retrouve Jupiter trompant sa femme Junon (l’Héra des Grecs) en métamorphosant sa maîtresse Io en génisse, la nymphe Daphné transformée en laurier pour échapper à la convoitise d’Apollon, et l’histoire du chasseur Actéon qui, ayant surpris la déesse Diane nue, est changé en cerf et mis en pièces par ses propres chiens.

     

    Dans la mythologie grecque, le récit atteint souvent son point critique quand un personnage change de forme et se métamorphose en général en plante, en animal ou en autre élément naturel.  Les métamorphoses, ces mythes de transformation et la légende de Daphné, nous permettent de le comparer à la mode.

     

    Gilbert Durand, dans L’Imagination Symbolique, le finit en disant : « Puisse ce petit livre inciter le lecteur sans rien renier de la culture occidentale et de ses processus de démystification, à se faire, à l’exemple de Bachelard, rêveur de mots, rêveur de poèmes, rêveur de mythes et à s’installer par là, plénièrement, dans cette réalité anthropologique bien plus vitale, bien plus importante pour le destin et surtout le bonheur de l’homme que la morte vérité objective. Car c’est entre les vérités objectives démystificatrices et l’insatiable vouloir être constitutif de l’homme que s’instaure la liberté poétique, la liberté "remythifiante". Plus que jamais nous ressentons qu’une science sans conscience, c’est-à-dire sans affirmation mythique d’une Espérance marquerait le déclin définitif de nos civilisations » [6].

     

    Chaque personne incarne une interprétation créative et vivante de la mode. Elle s’amuse avec les couleurs, les styles, les mixant pour inventer son propre style. La mode choisie est le reflet de sa façon d’être. Romantique, exotique, espiègle, bon-chique-bon-genre (BCBG), branché, hippie, punk, etc.

     

    Le style peut-être : classique, traditionnel, naturel, romantique, flamboyant, artistique. En observant les tendances du prêt-à-porter en termes de couleurs, des tissus, d’imprimés pour s’offrir une ligne au cœur de la mode.

     

    En cherchant les valeurs fondamentales, ses choix peuvent aller des les lignes plus pures et délicates, jusqu’aux contrastes plus effrayantes ! Des thèmes raffinés et féminins.

     

    Reviendrons-nous à Daphné, Ovide poétiquement décrit son habillement, et raconte le rêve de Apollon : la voir bien habillée et coiffée.

     

    Dans cette séquence narrative de construction dramatique, un nœud et une tension qu’aboutissent à la catastrophe : progressant en direction à un dénouement exemplaire. Une jeune nymphe se consacre à Anthémis, fait vœux de renoncer à l’amour et au mariage. Apollon s’est passionné d’elle ; cherche en vain qu’elle lui accepte ; elle s’enfui ; Daphné est métamorphosée en laurier. Malheureux et repenti le dieu consacre le végétal à son culte.

     

    Dans la version plus ancienne (arcadienne) Daphné est fille de Gaia (GEA) la terre, et du fleuve Ladon, dieu-fleuve, fils d’Océanos et de Téthys, métamorphosée au bord de la rivière, pour le pouvoir de sa mère.

     

    En insistant dans l’union des éléments terrestre et liquide nécessaires au développement du laurier, plante des rivières, cette version suggère une interprétation naturaliste.

     

    Le laurier[7], vert en hiver, symbolise l’immortalité. Les Romains en firent l’emblème de la gloire, aussi bien des armes que de l’esprit. Arbuste consacre à Apollon, il symbolise l’immortalité acquise par la victoire. C’est pourquoi son feuillage sert à couronner les héros, les génies et les sages. Arbre apollinien, il signifie aussi les conditions spirituelles de la victoire, la sagesse unie à l’héroïsme.

     

    La version la plus célèbre c’est la Thessalienne que proviens de Thessalie), considérée comme le Vulgate des mythes. Dans cette version, Daphné est fille du roi Pénée (situé entre Ossa et l’Olympe, dans la vallée de Tempé[8])  convoitise par Apollon et métamorphosée par son père.

     

    Toute cette région était consacrée à Apollon, où se trouvait l’Oracle de Delphes, était le haut lieu de la prophétie, que l’on désignait comme « l’ombilic de la terre ». Le sanctuaire était situé sur une crevasse d’où émanaient des vapeurs froides provoquant un état de transe. Le Pythie, prêtresse d’Apollon, qui rendait des oracles à Delphes.

     

    C’est été une femme d’une cinquantaine d’années, choisie dans le peuple et d’intelligence médiocre. Interrogée, le Pythie s’asseyait sur un trépied au-dessus d’une crevasse d’où s’échappaient des vapeurs qui la plongeaient dans un état d’exaltation et de délire passagers. L’esprit du dieu, disait-on, s’emparait d’elle. Elle proférait les plus souvent des cris, des paroles sans suite, que des prêtres recueillaient et mettaient en vers : c’était la réponse d’Apollon. D’ordinaire celle-ci était ambiguë et permettait plusieurs interprétations.

     

    Avant de prophétiser, le Pythie et les devins mâchaient ou brûlaient du laurier qui, consacré à Apollon, possédait des qualités divinatoires. Ceux qui avaient obtenu de le Pythie une réponse favorable s’en retournaient chez eux avec une couronne de laurier sur la tête. 

     

    Cet oracle était en renon non seulement en Grèce, mais aussi chez les Perses et les Macédoniens et plus tard chez les Romains. Aussi le nombre des questions posées à l’oracle augmentant sans cesse et un seul Pythie ne suffisant plus, y en eut-il jusqu’à trois à la fois. Le rôle de le Pythie de Delphes fut considérable, car les Grecs lui firent servir leurs intérêts politiques.

     

    On donnait le nom de Pythie, en liaison avec le serpent Python, à la Sibylle qui, assise sur le trépied, prophétisait à Delphes au nom d’Apollon. Elle devait être vierge ou tout au moins, dès sa désignation, vivre dans la chasteté absolue et la solitude comme épouse du Dieu.

    La Sybille symbolise l’être humain élevé à une condition transnaturelle, qui lui permet de communiquer avec le divin et d’en livrer les messages : c’est le possédé, le prophète, l’écho des oracles, l’instrument de la révélation. Les sibylles furent même considérées comme des émanations de la sagesse divine, aussi vieilles que le monde, et dépositaires de la révélation primitive : elles seraient à ce titre un symbole de la révélation. Aussi n’a-t-on pas manqué de rapprocher le nombre de douze sibylles de celui des douze apôtres et de peindre ou de sculpter leurs effigies dans des églises[9].

     

    En faisant une association symbolique, remettons-nous à Gilbert Durand : l’idée d’immortalité, des lieux humides, des connaissances secrètes, d’un régime nocturne, qui se traduise dans le moment où Daphné devient laurier. Une écorce l’enveloppait pour toujours.

     

    Le mythe aurait était crée pour donner une explication étiologique, pour justifier le culte apollinien. Ce mythe est répertorié par plusieurs écrivains, depuis Nycandro de Colophon (cité ionienne de l’Asie Mineure ancienne), dans la fin du siècle 3 – début du siècle 2 av. J.-C., et c’est à Ovide, le plus notable d’entre eux, que nous devons toute la notoriété de Daphné.

     

    Les Métamorphoses, rédigées dans les premières années de l’ère chrétienne, constituent le narrative la mieux développée (I, v. 417-567) et bien achevée.

     

    Gilbert Durand a indiqué dans son livre La foi du cordonnier, au chapitre 2  « Le statut du symbole et de l’imaginaire aujourd’hui ». Que ce soit un livre saint ou une grande œuvre profane – serve de tuteur culturel à la plénitude des images Bachelard a bien souligné l'importance vitale pour la conscience de la "lecture poétique". La lecture, c'est-à-dire l'amorce de la poétique de l'âme à partir de signes écrits, est incomparablement plus dynamique pour la psyché que la passive contemplation d'images préfabriquées par la photographie, le cinéma ou la télévision. Enfin la retraite spirituelle ne peut se faire que par une conversion philosophique profonde qui inverse l’habitude culturelle qu’est la nôtre depuis des siècles et qui consiste à ranger les destins individuels, les projets de l’âme personnelle ou collective dans les déterminismes si aléatoires des faits historiques.

     

    Il ne s’agit nullement de nier l’histoire, de nier les philosophies évolutionnistes, mais de voir qu’elles ne sont qu’un style possible de l’image, que ce sont elles qui doivent venir se ranger parmi d’autres dans les catégories de l’imaginaire. Ainsi l’âme reprend la maîtrise de son destin face à la vanité du monde qui passe. …. Et ceci constitue la révolution profonde de notre temps : … Passait, par ce que nous avons si souvent revendiqué en termes wébériens, le « polythéisme » des valeurs et des cheminements de la destinée » [10].

     

    Ainsi comme Barthes nous a montré le zéro degré d’écriture, Michel Serres a montré l’importance du sens, et Maffesoli a montré que même si vous changez de trottoir, votre monde et le monde qui n'est pas le vôtre seront l'un des moyens d'élargir votre horizon. Lâchez les amarres, allez à la mer. S'ouvrir. S’imaginer être une maison et ouvrir vos fenêtres pour que le soleil s’installe dans votre âme.  

     

    Soyez un papillon, violoncelle, violon, libellule. Soyez diaphane. Soyez un autre. Permettez-vous. Acceptez vos propres changements et respectez la douleur de chacun. Rester en silence. Taisez-vous. Entrez dans le silence et laissez-vous rester. Profitez du sentiment d'abandonner ce qui n'est plus nécessaire dans votre propre univers et acceptez les changements.

     

    Cessez de combattre ce qui est nouveau dans vos jours.

     

    Faites abstraction de la notion du temps dans la dimension qui est la vôtre. Abandonnez l’idée que les temps sont égaux pour nous et pour les autres. Installez la synchronicité en vous et laisser que la synchronie s’installe dans le moment opportun.   Définissez votre rythme entre le temps et les faits. Vivez votre moment dans le temps que vous avez. Pas avant ou après. Brodez le temps. Utilisez toutes les couleurs des lignes et des fils pour tisser la trame de votre vie.

     

    Nos jours se tissent en différents tessitures. Acceptez l’enlacement’ et la trame de l’esquisse, et lisez votre propre carte maritime, avant de se jeter dans la mer. Même si c'est énorme, il y a une limite. Et c'est à partir de cette limite, de cette trame et enlacement que, dans une incorporation transitoire nous puissions écrire un bréviaire d’espoir.

     

    Bibliographie

     

    Hamilton, Édith. La mythologie : ses dieux, ses héros, ses légendes. Marabout, Belgique, 1997.

    Spalding, Tassilo Orpheu. Dicionário da mitologia latina. Editora Cultrix, São Paulo, 1993.

    Walter, Robert & Willis, Roy. Mythologies du monde. Textcase, Hilversum – Pays Bas, 2007.

    Guimarães, Rute. Dicionário da mitologia grega. Ed. Cultirx, São Paulo, 1999.

     

    Notes

     

    [1] Le corps au quotidien – Sociologie des expériences corporelles. Colloque anniversaire de 20 ans du GRACE, Centre d’Études sur l’Actuel et le Quotidien. Université Paris Descartes Faculté des Sciences Humaines et Sociales Sorbonne).

     

    [2] Daphné.

     

    [3] Artémis : grec ; Diane : latin : déesse de la chasse. Éros : grec ; Cupidon : latin, dieu de l’amour.

     

    [4] P. 130. Quelques aspects psychologiques du travail à partir du corps. Dropsy. 1975.

     

    [5] P. 101. M. Maffesoli. Le réenchantement du monde. Une éthique pour notre temps. La Table Ronde, Paris, 2007.

     

    [6] P. 130. Gilbert Durand. L’imagination symbolique. Quadrige, PUF, Paris, 2003.

     

    [7] Jacques Brosse. Les arbres de France. Histoires et légendes. Barthillat. Paris, 2017. p. 103. « Son allure surtout est incomparable. Cette grâce, il la tient certainement du fait qu’avant de devenir végétal le Laurier fut une nymphe aimée d’Apollon ».

     

    [8] Tempé : Vallée fertile de Grèce (Thessalie), entre l’Olympe et l’Ossa, souvent célébrée par les poètes, et où coule le Pénée, chanté par Virgile. Aujourd’hui : Lykostoma (gueule du loup).

     

    [9] P. 882. Sibylle (Pythie). Chevalier & Gheerbrandt. Dictionnaire des Symboles. Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres. Paris, Robert Laffont/Jupiter. 1997.

     

    [10] Gilbert Durand. La foi du cordonnier. Denoël, Paris, 198. p. 48,49.



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