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  • Le Grand Lifting des fées : avatars postmodernes du merveilleux
    Christian Chelebourg et Noémie Budin (a cura di)

    M@gm@ vol.14 n.3 Settembre-Dicembre 2016





    LES CENDRES DE FAERY : À PROPOS DE THE BRIAR ROSE DE JANE YOLEN

    Thierry Jandrok

    thierry.jandrok@gmail.com
    Docteur en psychologie, psychologue clinicien et psychanalyste. Il partage son temps entre ses activités cliniques et l’écriture. Il est l’auteur d’une soixantaine d’articles ainsi que de trois monographies (Tueurs en série : les labyrinthes de la chair, La société décors : l’emprise du management et La société des corps : métaphores perversions, extermination, parues chez Rouge Profond).


    Spirit of the Night (1879) - John Atkinson Grimshaw (1836 - 1893)

    « Tout commencement est une maturation clandestine. » (Pierre Sauvanet [1])

    Il était une fois dans un passé pas si lointain… Un buisson de roses, une histoire hors du temps dont les origines se perdent dans un passé que certains désireraient vivement oublier alors que d’autres, tels des nécromants, en ravivent quotidiennement les cendres Il est ainsi des évènements que la mémoire des hommes ne sait pas comment ex-primer, parler ou écrire, tellement le réel de ces faits pose de difficultés. La violence de certains pans du réel est si fascinante que le sujet fait silence. Il se soumet sans condition à ce qu’il perçoit comme un impératif. Il fait révérence, non sans questionner les éventuels chemins de traverse, les voix alternatives lui permettant d’entrer en contact avec cette puissance. D’autres fois, fasciné, il se prétend en capacité d’y accéder immédiatement, sans distance, dans un abandon orgasmique. Il tente de s’y familiariser au risque d’y perdre sa langue. La jouissance est palpable dans toute rencontre avec le Réel. Le Réel c’est la Jouissance ! Dans l’interstice entre Imaginaire et Réel, quelques poètes errent. Ils acceptent de se perdre dans le désir, inconscients. Leur approche langagière est timide, pudique, précautionneuse. Ils métaphorisent, transforment, traduisent, voyagent et interprètent. Ils se font les ambassadeurs du Symbolique à la frontière des territoires du Réel, passagers clandestins vêtus de leur étoffe d’Imaginaire.

    *
    *   *

    Le récit débute aux États-Unis à la fin du siècle dernier, dans une famille américaine typique. Il était une fois une femme, une grand-mère qui racontait toujours le même conte de fées à sa fille ainsi qu’à ses trois petites filles : Sarah, Sylvia et Rebecca.

    De ces trois petits-enfants, seule Rebecca est attachée à ce conte de fées. Elle demande incessamment à sa grand-mère de le lui raconter, encore et encore, comme un mantra. À son insu, Rebecca perçoit quelque chose auquel ses sœurs ainées restent sourdes. L’amour prend souvent des chemins tortueux afin de se dire des uns aux autres. Il cherche une oreille, une chambre d’écho, un terreau propice sur lequel planter les graines du désir. Le conte de la grand-mère est une version singulière de la Belle au Bois Dormant dans les Bois. Elle est belle, mystérieuse et cruelle. Elle est emplie de merveilles, de morts et d’amour. Le récit convoque une princesse, un château, un royaume, un jardin et un buisson de roses dont les ramifications épineuses sont si haut perchées qu’elles en obscurcissent le ciel. La princesse est belle. On la reconnaît à son port altier ainsi qu’à la rousseur de sa chevelure de pain d’épices. Comme dans de nombreux contes de fées, le danger passe par une malédiction, un sommeil éternel que seul peut rompre le baiser d’un prince charmant.

    Sur son lit de mort, entre démence et amour de la transmission, la grand-mère exige que Rebecca fasse un pas au-delà, qu’elle prenne le risque de passer de la fiction au Réel. Elle se découvre, défait le charme afin de le relancer dans une dimension plus actuelle [2] : J’étais la princesse dans le château dans les bois dormants. Arriva alors un grand brouillard. Un sommeil s’empara de nous. Mais le prince m’éveilla. Seulement moi. J’étais la princesse… dans le château. Le prince m’a embrassée. Le château est à toi. C’est la seule chose que je peux te transmettre. Tu dois le trouver, le château dans la forêt. Promets le moi. Promets-moi que tu trouveras le château. Promets-moi que tu trouveras le prince. Promets-moi que tu découvriras ceux qui invoquèrent ces sorts [3].

    Rebecca s’engage dans un voyage initiatique en terre de Pologne, sur les lieux mêmes où quelques décennies auparavant, les nazis, avec la complicité de nombreux polonais, s’étaient acharnés sur ceux qu’ils qualifiaient de « sous-hommes [4] ». La jeune femme cherche à recouvrir une partie de son héritage. Ce n’est pas d’elle dont il est question, mais de transmission, de ce qui, depuis sa prime enfance, la traverse. Son projet va, littéralement, la propulser dans les griffes de l’archaïque, de l’innommable avant le nommable, dans cette préhistoire où les monstres sont plus nombreux que les humains, au cœur d’une terre de légendes et de secrets inavouables où les horreurs voisinent avec les beautés d’un autre temps. « Les adultes suivent des chemins. Les enfants explorent [5]. »

    Rebecca débarque donc sur la terre de ses origines. Ces dernières sont prises dans une tension entre Symbolique et Imaginaire. Rebecca cherche des signes, des indices, des preuves, alors qu’il ne semble subsister que cendres et mauvais souvenirs. Là-bas, la mémoire est coupable. Elle se cache de la lumière. Quelques témoins de l’époque sont fuyants, parfois insultants. Les vieilles habitudes n’en finissent pas de vivre ! D’autres, au contraire, portent leurs souvenirs comme autant de jalons existentiels. Leur souffrance est palpable. Elle est actuelle. Le souvenir de l’innommable hante le sujet. Il blesse sa parole ainsi que celle de ses descendants.

    Au fil des rencontres, l’histoire de Gemma et de la Belle au Bois Dormant, tombe le voile du merveilleux. Le passé ressurgit, impudique, obscène dans sa nudité. Le spectre des meurtres de masse, de l’extermination méthodique des Juifs, des Tziganes et des homosexuels s’anime d’une nouvelle vitalité. Il reprend corps. L’horreur n’est plus un horizon, elle est une déchirure inégale dans l’étoffe de la pensée. Le terrible, tel un nuage de mites affamées, ronge le manteau du merveilleux jusqu’à la corde. Il creuse dans le souvenir des sillons de souffrances. Des instants oubliés émergent. La lecture du passé par le présent se fait pénible, presque insoutenable. Rebecca est forcée de faire face à un monde insoupçonné fait de héros, de lâches, de tortionnaires, de monstres aussi sanguinaires qu’indifférents et de victimes dont le nombre touche à l’irreprésentable. À travers la voix de témoins et d’acteurs de ce temps révolu que Gemma ne pouvait évoquer que sous le couvert du merveilleux [6], la petite fille devenue femme fait connaissance avec les ruines encore fumantes d’une indicible tragédie.

    Le récit se couvre alors des larmes d’histoire. Les vestiges dispersés sont autant de témoignages silencieux. L’érotique du merveilleux remplit sa tâche. Il laisse remonter des profondeurs de l’inconscient des bulles de pulsions et de désirs qui explosent en vocables émotionnés sur la surface des pensées. La blessure de ce retour brutal du refoulé est autant révélatrice que psychiquement douloureuse.

    C’était une brume, une exhalaison. Un brouillard. Un grand brouillard. Il recouvrait l’ensemble du royaume. Et tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur – les bonnes gens et les moins bonnes gens, les jeunes gens et ceux qui n’étaient pas si jeunes, et même la mère de Buisson de Rose et son père succombèrent au sommeil. Tout le monde dormait : les seigneurs et leurs épouses [7] et pleins d’autres citoyens. Ils tombèrent si rapidement dans le sommeil qu’ils étaient incapables de se réveiller avant au moins cent ans [8].

    Rebecca comprend que le conte de Gemma évoque les chambres à gaz de son adolescence polonaise. La princesse y avait été emmenée par les nazis, elle, sa famille et bien d’autres Juifs au camp d’extermination de Chelmno, que les nazis avaient germanisé en « Kulmhof ». Kulmhof, n’est pas seulement un village, c’est un lieu-dit, une cour, une basse-cour, un locus morituri, un « jardin de roses », une chambre à gaz, une usine de morts dont le brouillard méphitique arrachait toutes les racines du présent et de l’avenir. Là-bas, pas de fleurs, juste des cadavres, pas de malédiction, juste du Zyklon B, pas de buissons de roses, juste des barbelés, pas de château, juste des ruines, pas de vivants, juste des morts. Les signifiants s’enchaînent plus facilement que les émotions ne se déchaînent. Les pistes du passé se brouillent de larmes. La révélation est une apocalypse de la terreur.

    Depuis cette époque, dans la culture occidentale, on change le nom des lieux afin de dédramatiser les crimes qu’on y commet. Ce faisant, on les maudit de refoulement. Coïncidence étrange, le camp d’extermination de Chelmno se situe à la lisière d’un bois de bouleaux dont les légendes racontent que leurs fibres contiendraient l’âme des morts. Les mensonges se confrontent aux faits. L’enfer est à deux pas, dans l’opacité d’une brume empoisonnée. Avant son départ pour Chelmno, Rebecca questionne un de ses voisins à propos de ce lieu réduit à l’innocence d’un mot dit. Il lui répond sèchement que nul ne s’est jamais évadé de Kulmhof, encore moins une femme ! Dans ce camp, tout allait si vite que les nazis ne prenaient même pas la peine de tatouer les victimes. Les ordres étaient 1000 par jour, « Ein Tag-ein Tausend [9] », pas un de plus, pas un de moins. Quelque chose surgit entre la réalité historique, la certitude des rescapés et le merveilleux du conte de la Belle au Bois Dormant. Ironie du sort, pied de nez aux mathématiques de ses tortionnaires, la princesse est sauvée. Elle devient, une pour mille, un jour pour mille autres ! La vie s’exprime à travers la présence d’une singularité s’excluant de la masse, telle une fleur sortant de son lit de cendres sous le pâle soleil d’avril.

    Le conte de Gemma est une reconstruction, un détour, une échappatoire, un nœud de souffrances, un symptôme ainsi qu’un rêve de mort au sortir d’une anoxie cérébrale au milieu d’un charnier situé au seuil d’une chambre à gaz.

    Et je pense à propos de nous, de tous les gens, et de tous les masques que nous portons, de ces masques derrière lesquels nous nous cachons et de ceux qui révèlent. J’imagine des gens qui prétendent être ce qu’ils sont vraiment au fond, et découvrir que d’autres gens sont tellement plus et tellement moins qu’ils se représentent ou bien se présentent à nous. Et puis, je pense au besoin d’aider les autres, et comment nous nous grimons afin d’y parvenir, et comment le fait d’être démasqué nous rend vulnérables. Nous portons tous des masques. C’est ce qui nous rend intéressants [10].

    La princesse s’est éteinte parmi les siens, cadavre anonyme jeté dans la fosse commune, élément organique indifférencié destiné à la décomposition. Ils ont tous été touchés par le poison du brouillard des aigles argentés. Comme elle a toujours été une princesse, la logique veut qu’un prince vienne à son secours. Il la ramène à la vie par la force de son amour, à travers un baiser. Mais à quelle vie ? Gemma reste étrangement silencieuse à ce propos. Son histoire se termine sur une aporie, une impasse narrative. Comme dans tous les contes de fées, le miracle de l’amour suffit à clore son récit. Cette aporie suture les plaies de la mémoire, guérit les blessures narcissiques. Elle ouvre sur un ailleurs au-delà de la narration, dans le mystère des origines et l’accomplissement de vies en devenir. La structure du conte pousse à la métaphorisation, à la transformation. Ses omissions et ses illusions compostent le Réel afin d’y faire pousser d’autres roses, d’autres désirs, d’autres espoirs. Pourtant, Rebecca découvre que le sauveur de Gemma, bien que prince, n’est pas le père de son enfant. Et pour cause, il est homosexuel ! C’est l’un de ses compagnons, un jeune rabbin qui épousera la princesse quelques jours avant de succomber sous les balles de leurs ennemis jurés. La quête de Rebecca se referme sur un mystère au cœur de l’énigme de la transmission.

    Que transmet un sujet à sa descendance, à travers quels mots, quels vocables, quelles métaphores, quelles histoires, quelles légendes ? Dans la transmission, les enfants perçoivent les silences, les sous-entendus. Ils lisent les histoires dans leur creuset de refoulement. Ils voient au-delà, sentent l’émotion de métaphores. Ils voyagent, libres, sans entraves là où les adultes errent en aveugle. Rebecca retournera chez elle, chargée d’une nouvelle histoire, la sienne, celle de son héritage, de la beauté et de l’amour qui y présidèrent. Même dans les profondeurs obscures des enfers brillent des étoiles d’amour, des étincelles d’espoir et de rires futures. Comme l’écrivait Elie Wiesel : « Isaac, en sa qualité de premier survivant, enseigne aux survivants de l’histoire juive à venir qu’il est possible de souffrir et de désespérer toute une vie sans pour autant renoncer à pratiquer l’art du rire [11]. » De ce rire mythologique, le récit de Jane Yolen est rempli. Rires d’enfants, de parents et de grands-parents, ils ponctuent les souffrances et le dévoilement lucide des souvenirs. Rire contre les larmes, rire contre le destin, le prince charmant, le sauveur de la princesse est un inverti !

    Scandale chez les « bonnes âmes » de Kansas city qui, quelques mois après la parution du livre en brûlèrent des exemplaires sur le seuil du Bureau de l’Éducation. Ce groupe de bigots ne réalisaient-ils pas qu’ils se comportaient comme les nazis lors de l’autodafé des livres des auteurs juifs ? Les leçons de cette période sombre de l’humanité ne suffisent-elles donc pas à édifier les générations futures [12] ? Ce brutal retour de l’antisémitisme et de l’homophobie sur le dos de ce conte de fées est une barbarie de plus.

    Le projet des contes de fées est de réconcilier le passé, le présent et le futur. Ces fictions sont autant de messages de paix à l’adresse de toux ceux qui sont dévorés par la haine et leurs pulsions mortifères. « Le monde n’est pas vrai ou faux : il y a des propositions vraies, ouvertes au monde, et des propositions fausses, fermées au monde [13]. » Alors contre l’oubli, contre l’amour de la mort et de la destruction, certains prennent le risque de dire, de parler des vérités à travers des fictions ; ce que d’autres, pris dans leur imaginaire mensonger, actent avant de penser.

    De nos jours, la fonction métaphorique est dévitalisée par la multiplication des icônes. On croit voir des métaphores. La nouveauté s’identifie au surgissement « naturel » de nouvelles histoires. Il n’en est rien ! La puissance des mythes est dissoute dans la soupe médiatique dont les expressions sérielles l’étire jusqu’à la disparition. Le cinéma, la télévision s’emparent des figures mythologiques et du catalogue de fées. Ils les actualisent, les rendent familières jusqu’aux limites de l’identification. Les dieux et les héros n’appartiennent plus à un passé lointain. Ils sont parmi nous, ils sont nous. La diachronie est écrasée sur un plan euclidien. Elle perd sa profondeur, et, avec elle, ses abysses et ses abîmes propices à l’interprétation. Fées, vampires, loups garous, croque-mitaines, gobelins, elfes et trolls occupent l’imaginaire social comme autant de réalités alternatives, de fictions dérivées, de fictions dérivantes également. Dans l’immense production actuelle, quelques auteurs dominent le terrain du merveilleux. Une tradition existe. Elle tente de se renouveler. Mais elle est malheureusement sous le joug des exigences commerciales qui voient le « bon sujet » dans des emprunts mythologiques aussi pesants qu’impertinents. Cette soupe mercantile répète, plagie, copie. Elle identifie les structures narratives qui se vendent. Le succès commercial s’arroge alors le droit de se construire comme un mythe. Star Wars, Harry Potter ou Percy Jackson…, tout n’est que remise en scène de tropes aussi anciens que la rhétorique aristotélicienne.

    Pour notre part, nous rêvons de royaumes oubliés, de labyrinthes, de chimères, de sortilèges, de héros, et bien sûr de princesses en détresse. Même si de nombreuses femmes ne croient plus aux contes de fées, nombre d’entre elles fantasment encore sur le prince charmant. Parmi toutes les figures de Faery, le Prince charmant survit. Il s’est fermement installé dans la psyché de nombreuses petites filles ainsi que dans celles de quelques petits garçons à l’âme sensible, épris d’héroïsme et d’amour courtois. Après tout, qu’est-ce qu’un Prince Charmant sinon la figure d’un adolescent habité par la Loi de ses Pères ? Il incarne la promesse d’un idéal du Moi. Dans un monde où, désormais, le passé est éradiqué par la puissance de l’immédiat, cette métaphore de la transmission de la vie par la Loi est nécessaire au procès d’humanisation que chacun traverse. Cette métaphore permet de pacifier les questions du sexuel, de l’amour, de la rencontre, de l’altérité, de l’amitié par l’intermédiaire de paroles passées, mais néanmoins ouvertes sur l’avenir. La tradition est à ce prix !

    Nous voulons rester curieux, étonnés, provoqués, mystifiés et édifiés. Nous voulons regarder avec intensité, observer, être bouche bée, contempler et fixer notre attention. Nous voulons que l’on nous donne l’occasion de changer et, au bout du compte nous voulons que l’on nous raconte que l’on peut devenir des rois et des reines, ou les seigneurs de notre propre destinée. Nous nous souvenons d’histoires merveilleuses et de contes de fées qui nous permettent de préserver en nous la vitalité du sens de l’étonnement et du merveilleux et de nourrir notre espoir dans la possibilité qui nous est donnée de prendre en main des opportunités de nous transformer nous-mêmes ainsi que les mondes dans lesquels nous évoluons [14].

    Notes

    [1] Pierre Sauvanet, L’Insu : Une pensée en suspens, Paris, Arléa, 2011, p. 9.

    [2] « Il n’est pas étonnant que “spell” signifie en même temps une histoire racontée et une formule de pouvoir sur les vivants. » (J.R.R Tolkien, « Du conte de fées » [1947], p. 131-214, in Fäerie, F. Ledoux [trad.], Paris, Christian Bourgois, « Pocket », 1974, p. 161).

    [3] « I was the princess in the castle in the sleeping woods. And there came a great dark mist and we all fell asleep. But the Prince kissed me awake... The castle is yours. It is all I have to leave you. You must find it. The castle in the sleeping woods. Promise me… promise me you will find the castle. Promise me you will find the prince. Promise me you will find the maker of the spells. » (Jane Yolen dans The Briar Rose, New York, Tor Books, 1992, p. 19-20). Par la suite, nous renvoyons à cet ouvrage par le titre, suivi de la pagination de l’extrait.

    [4] « “Les juifs”, dit-il en grommelant entre des dents largement écartées, “ils sont comme des sangsues sur une blessure. Il vaut mieux les dissoudre dans sel.” » [« “The Jews”, he said mumbling between widely spaced teeth, “they are leeches on a wound. Better to salt them down.” » (The Briar Rose, p. 168)].

    [5] « Children […] use back ways and hidden paths, while adults take roads and official paths. » (Neil Gaiman, The Ocean at The End of the Lane, New York, William Morrow, 2013, p. 56).

    [6] « Je ne sais pas. Il ne me reste qu’une seule mémoire en tête, juste une…, un conte de fées… Je n’en connais pas le titre. Mais dedans je suis une princesse dans un château et une grande brume s’abat sur nous. Je suis la seule à être éveillée par un baiser. Je sais à présent qu’il existe un château et qu’il se nomme le Schloss. Mais je ne suis pas sûre s’il s’agit de mon château. Je ne me souviens que du conte de fée et d’une certaine façon, il semble également qu’il s’agit également de mon histoire. » [« I do not know. I have no memories in my head but one… A fairy tale…I do not know its name. But in it I am a princess in a castle and a great mist comes over us. Only I am kissed awake. I know now that there is a castle and it is called the « Schloss ». But I do not know for sure if that is my castle. In only remember the fairy tale and it seems somehow, that is my story as well. » (The Briar Rose, pp.176-177)].

    [7] « Rabbitzen » dans le texte, autrement dit, l’épouse du rabbin. Gemma, la princesse, devait être la fille d’un rabbin. Malheureusement, son amnésie conversive ne pouvait directement l’exprimer.

    [8] « A fog. An exhaust.
    A mist. A great mist. It covered the entire kingdom. And everyone in it – The good people and the not-so-good, the young people and the not-so-young, and even Briar Roses’s Mother and father fell asleep. Everyone slept; lords and ladies, teachers and tummlers, dogs and doves, rabbits and rabbitzen and all kind of citizens. So fast asleep they were not able to wake up for a hundred years. (The Briar Rose, p. 42).

    [9] « Ein Tag-ein tausend. This means One day-one thousand, the number of people to be killed. (The Briar Rose, p. 178).

    [10] « And I think of us, all the people, and the masks we wear, the masks we hide behind and the masks that reveal. I imagine people pretending to be what they truly are, and discovering that other people are so much more and so much less than they imagined themselves to be or present themselves as. And then, I think about the need to help others, and how we mask ourselves to do it, and how unmasking makes us vulnerable. We are all wearing masks. That is what makes us interesting. » (Neil Gaiman, Trigger Warning : Short Fictions and Disturbances, New York, William Morrow, 2015, p. xiv).

    [11] Elie Wiesel, « Le sacrifice d’Isaac : Histoire de survivant », in Célébrations : Portraits et Légendes, Paris, Seuil, 1994, p. 78.

    [12] RoseEtta Stone,« A book Review and a Discussion with Jane Yolen, Author » 2001, https://www.underdown. org/yolen.htm.

    [13] Marc Alain Ouaknin, dans Lire aux éclats : Éloge de la caresse, Paris, Points, « Essais », 1992, p. 220.

    [14] « We want to remain curious, startled, provoked, mystified, and uplifted. We want to glare, gaze, gawk, behold, and stare. We want to be given opportunities to change, and ultimately we want to be told that we can become kings and queens, or lords of our destinies. We remember wonder tales and fairy tales to keep our sense of wonderment alive and to nurture our hope that we can seize possibilities and opportunities to transform ourselves and our worlds. » (Jack Zipes, « Introduction », in Spells of Enchantment: the Wondrous Fairy Tales of Western Culture, London, Penguin Books, 1991, p. xv-xvi).



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